Préambule : Cet article a pour but d’exposer les besoins éthologiques et physiologiques du chien autour de son activité alimentaire. Il n’a pas pour vocation de donner des indications médicales sur la nutrition canine (pour laquelle je vous conseille de consulter un vétérinaire compétent).

Domestiqués depuis plus de 15000 ans, vivant à nos côtés de façon commensale, les chiens ont évolué génétiquement et organiquement en fonction de leur biotope et des ressources qu’ils y ont trouvées pour survivre.

Longtemps chiens des rues, gardiens de ferme, errant dans les ruelles des hameaux et bourgs, puis témoins de l’urbanisation de notre monde, ils ont pendant des millénaires été en charge de leur propre alimentation.

Ce mode de vie les a conduits à développer des compétences physiques et comportementales orientées vers le but ultime de tout organisme vivant : la survie. Le chien est devenu un glaneur opportuniste, un charognard, un détritivore et un chasseur si nécessaire. En fonction de l’offre de nourriture fournie par son environnement, il choisira soit de chasser des petites proies qu’il ingérera, soit de manger une carcasse de bête trouvée déjà morte, soit (et c’est souvent la solution qu’il préfère) de faire les poubelles ou de se faire nourrir par les restes de table donnés par les humains.

Chien dans cuisine
Les chiens sauvages ou les chiens marron (redevenus libres) passent entre 3 et 5 heures par jour à chercher des aliments et à les manger .

D’un point de vue génétique, organique et comportemental, ces chiens libres sont très proches de nos chiens de compagnie actuels.

Hors, l’industrialisation est passée par là, et depuis près de 60 ans, nos canidés domestiques sont nourris aux croquettes ou autres pâtés industrielles. Donnés en un, deux repas, ou à volonté, ces aliments sont soit avalés tout ronds (les croquettes devraient s’appeler des « gobettes » plutôt, tant les chiens les gobent plutôt qu’ils ne les croquent !), soit boudés et délaissés dans la gamelle à cause de la fadeur et de la monotonie de ces éternels même repas.

En parallèle de ces nouvelles habitudes alimentaires, se développent moult troubles du comportement canin, comme des aboiements intempestifs, des destructions d’intérieur, des états anxieux chroniques, des stéréotypies…

 

Face à cela, que pouvons-nous faire pour fournir à nos chiens des activités d’occupation satisfaisantes, hédoniques et apaisantes, qui combleraient leurs besoins ?

Rien de bien compliqué, voici une petite liste non exhaustive pour vous aider :

 

Les balles et jouets distributeurs de friandises

Emplies selon les goûts de votre chien, de croquettes, petits bouts de fromages, de carottes,… ils lui offrent un moment gourmand, ludique et interactif pendant lequel il doit réfléchir, entreprendre et bouger pour obtenir sa récompense. Certains de ces jouets doivent être roulés, d’autres doivent être pressés dans la gueule pour qu’une ouverture laisse sortir la friandise…

Les jouets d’intelligence (fait maison ou achetés dans le commerce)

Quoi de mieux qu’un casse-tête pour occuper encore plus longuement votre chien ?
Les jouets d’intelligence sollicite les capacités cognitives et la concentration de votre compagnon. Par une approche articulée en essais/erreurs, il apprendra à déplacer la bonne planche, tirer la bonne languette, pour accéder à la récompense cachée.
Vous trouverez des jeux d’intelligence dans le commerce, mais si vous êtes bricoleur, vous pouvez en fabriquer vous-même comme dans la vidéo ci-dessous :

 

 

La pluie de croquettes 🙂

Une solution rapide, efficace et peu onéreuse est de lancer à la volée des croquettes dans votre jardin (ou dans votre salon si vous habitez en appartement), comme si vous semiez des graines. Bien sûr, pour rendre la chose attrayante, préférez des croquettes autres que celles du repas. Vous pouvez aussi les remplacer par n’importe quelles petites friandises.
Puis, laissez votre chien se débrouiller ! Truffe au sol, quand un chien renifle, c’est une très grande partie de son cerveau qui est consacrée à l’olfaction. Cette longue traque de la friandises dans tous les recoins de votre jardin ou votre salon lui apportera fatigue intellectuelle et satisfaction.
Pour corser le jeu (car en fonction des races et des prédispositions de chaque individu, certains chiens ont un odorat extrêmement développé et trouveront toutes les croquettes en un temps record), vous pouvez, hors de la vue du chien, cacher des friandises sous un caillou, sur un muret, etc…

Les os et jouets à mâcher, les Kong, les bâtons…

Les besoins masticatoires des chiens sont très souvent sous-estimés. Et les maîtres se plaignent alors de chaussures mâchonnées, de meubles abîmés…
Pour éviter ces désagréments, vous pouvez offrir à votre chien des supports de mastication adaptés, en fonction de ses goûts personnels.
Il aime déchiqueter et détruire ? Un bâton à transformer en petit bois, un journal à transformer en puzzle, seront parfaits pour lui.
Il aime mâcher longuement avec ses molaires ? Un jouet de type Kong ou une grosse corde à nœud feront l’affaire.
Le seul impératif est de s’assurer que votre chien n’ingère pas les bouts de bois/plastique/tissus, avant de lui donner ces jouets d’occupation.

L’alimentation naturelle ou la ration ménagère

Repas barf
Le principe de l’alimentation naturelle est d’offrir à son chien un régime alimentaire se rapprochant le plus possible de l’alimentation qu’ont les canidés à l’état sauvage.

Nos chiens sont pourvus d’un système digestif de carnivore : crocs pour déchiqueter, mâchoires puissantes pour broyer les os, PH de l’estomac très acide (inférieur ou égal à 1) pour dissoudre les os et détruire les bactéries présentes dans la viande, intestins courts pour une digestion et une élimination rapide des protéines et graisses animales.
Mais, on ne doit pas oublier que nos chers compagnons vivent auprès de nous depuis plus de 15 000 ans (certains archéologues parlent même de 30 000 ans!). Tous ces millénaires à manger des restes de nos tables constitués de pain, céréales, riz et viandes cuites ont modifié leur système digestif, qui s’est adapté à notre alimentation humaine et sait la digérer.

Il existe plusieurs courants de pensée, plusieurs types d’alimentation, pour remplacer les croquettes : le Barf, le Raw Feeding, le Whole Prey, mais aussi la ration ménagère. Quel que soit le mode d’alimentation que vous choisissez pour Médor, assurez-vous d’une chose simple : ne pas tomber dans l’extrême.

Personnellement, mes chiens sont nourris sur une base de régime Barf, mais reçoivent régulièrement des restes de table (pâtes, fromage, pain sec etc). Ils sont en excellente santé et chaque repas pour eux est une surprise.

 

 

N’oubliez pas… les chiens vivent à nos côtés depuis plusieurs milliers d’années, très souvent avant ils vivaient dehors, et mangeaient ce qu’ils trouvaient en fonction de leur environnement. Cela ne fait que quelques décennies qu’ils habitent nos intérieurs, sont moins actifs, et sont nourris d’une alimentation industrielle.
Nos chiens ne peuvent pas se contenter de juste çà, ils ont besoin, et ils méritent, plus et mieux.

Stop à la malbouffe croquettes

 

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